Majesty

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(environ 12 minutes de lecture)

– Eh bien, Philip, je ne suis pas fâchée de vous rejoindre.

– Bienvenue, Elizabeth. Vous n’avez pas trop tardé, merci. 16 mois, quand même… Le voyage  depuis Balmoral s’est bien passé ?

– J’ai dormi tout le temps. Je me réveille à l’instant. C’est avant, que c’est désagréable. Les préparatifs… Vous savez ce que c’est. Au lieu de se dire « enfin », on prend peur, on regrette, on voudrait encore un peu de temps sur terre… Dieu merci, j’ai réussi à garder ces faiblesses pour moi. 

– Vous me faites penser à ce prêtre français, qui s’occupait des sans-abris dans son pays…

– L’abbé Pierre.

– Oui, l’abbé Pierre. Alors qu’on lui demandait une réaction à la mort de mère Teresa, de Calcutta, il avait répondu en deux mots : « Quelle chance ».

– Voilà un homme cohérent. Et digne.

– Votre dignité est remarquable, tout le monde le sait.

– Avais-je autre chose que ma dignité pour tenir une monarchie d’un autre âge ?

– Ne vous sous-estimez pas. Votre rôle était fondamental.

– Allons, mon cher, pas de ça entre nous. Je suis votre femme.

– Vous êtes ma reine.

– Bien aimable. Vous serez le seul sujet qui me reste.  

– On ne vous oubliera pas de sitôt. Vous n’avez pas regardé la télévision ?

– J’ai dormi, je vous dis. 

– L’émotion est considérable. On s’agglutine devant Buckingham. Le Royaume-Uni est en larmes. On vous pleure jusqu’aux îles Tuvalu. Tous les chefs d’État présents et passés y sont allés de leurs communiqués… Le Premier Ministre canadien n’a pu retenir ses larmes, votre effigie a été projetée toute la nuit sur le toit de l’opéra de Sydney, les Néo-Zélandais ont dansé un haka spécial en votre honneur… Les artistes vous font des déclarations d’amour, les politologues louent votre sagesse, les journalistes font dans la dithyrambe…

– Huit jours de simagrées, puis ce sera fini.

– Au moins 3 semaines de deuil officiel. Vous allez égaler, si ce n’est battre Diana.

– Vu mon physique et vu le sien, ce serait une performance.

– C’est vrai qu’elle était belle, la pauvre garce… Et plus elle nous emmerdait, plus elle embellissait…

– Philip !

– Pardon, Majesté.

– Elle vous attirait, bien sûr…

– Quelle homme n’aurait pas été attiré par Diana ? Quand beauté, sensibilité, fragilité sont associées, c’est irrésistible. Mais vous avez été très bien dans les années 50 et 60. Et 70. Et 80. Même aujourd’hui, votre petite bouille est adorable. 

– Mon ami, vous êtes fou. La mort ne vous réussit pas.

– Vous avez su faire avec ce que vous aviez, comme avec ce que vous n’aviez pas.

– N’est-ce pas le lot commun ?

– Oui, mais tout le monde n’y parvient pas. Vous n’avez jamais cherché à être autre chose que vous-même, le mieux possible. 

– 40 kilos, 1 mètre 50 et reine d’Angleterre… Un rôle impossible au XXIe siècle.

– Pourtant, vous avez fait de cet anachronisme une référence universelle. 

– Je vous concède que j’ai peut-être donné quelque utilité à l’inutile. 

– Vous étiez la stabilité dans l’instabilité, le phare dans la tempête, le lien entre présent et passé…

– Dites, mon ami, pensez-vous qu’il serait possible d’obtenir un bon vieux scotch ? Pour fêter ça ?

– Oui, sans doute. Le service est un peu bizarre, ici. Tantôt remarquable, tantôt inexistant. Il y a une logique toute… céleste, que, plus d’un an après mon arrivée, je n’ai pas encore saisie. 

– Ne sommes-nous pas au paradis ? Si l’on ne peut pas avoir son whisky chaque soir, il y a eu tromperie sur la marchandise. J’ai été cheffe de l’Église d’Angleterre, tout de même !

Un angelot apporta sur un plateau une carafe pleine d’un liquide ambré, avec deux verres et trois coupelles remplies de bricoles à grignoter. Philip fit le service. Elizabeth goûta, claqua la langue deux ou trois fois.

– Passable… 

– J’ai émis une remarque un jour, mais on m’a répondu qu’il n’y avait pas le choix. Que le temps de la consommation était terminée, que d’autres valeurs étaient à l’œuvre en ce lieu. Je me suis consolé avec la phrase de… comment s’appelait-il… vous savez, cet écrivain américain que j’aimais bien…

– Raymond Chandler.

– Chandler, c’est ça. Eh bien Chandler avait écrit : « Il n’y a pas de mauvais whisky ; certains sont simplement moins bons que d’autres ».

– Pas mal ; c’est peut-être ce qu’il a écrit de mieux. Moi, je pense à Churchill. Quand il vint présenter ses hommages après mon couronnement et que je lui demandai de choisir un rafraichissement, il eut ces mots : « Majesté, l’eau n’est pas faite pour être bue. Pour la rendre buvable, nous devons ajouter du whisky. Après moult efforts, j’ai appris à l’apprécier ».

– Il savait vivre, celui-là.

– Et il avait plus de liberté que nous pour en profiter.

– Mais beaucoup plus d’embêtements. Premier Ministre, vous vous rendez compte ?

– Certes. Mais au moins il pouvait agir. Il gouvernait. Nous, nous avons régné sans gouverner. Ce qui n’a pas empêché les embêtements.

– À ce propos, maintenant que vous êtes là, après vos 70 ans de règne – 7 ans de plus que Victoria votre arrière-arrière-grand-mère, seul Louis XIV a fait mieux – après tout ce temps donc, quels sont vos meilleurs et vos pires souvenirs ?

– Comme vous y allez, mon ami… Laissez-moi un peu digérer tout ça. Je ne suis morte que depuis hier, je vous le rappelle.

– Je sais bien.  Mais là, à chaud, entre nous, puisque personne ne nous entend… Votre vie a été passionnante !

Elizabeth finit son verre en grimaçant et tendit le bras pour que Philip la resserve, ce à quoi il s’empressa. Elle reprit une gorgée.

– Winston avait raison : on s’habitue. Et votre Chandler aussi : c’est bon quand même. 

– Vous voyez. Allez, dites-moi.

L’ex-reine d’Angleterre se cala sur son fauteuil – guère plus confortable qu’un trône, pensa-t-elle – et réfléchit tout haut :

– J’ai bien peur, si je dois être honnête, que les événements privés aient eu plus d’importance que les événements publics. Ce qui n’est pas très glorieux. 

– Nous en sommes tous là.

– Oui, mais j’étais reine. Je devais penser à quelque 2 milliards de sujets plus qu’à ma petite personne. Tiens, ça c’était une difficulté de ma tâche : être considérée comme froide, sans cœur parfois, parce que je m’efforçais simplement de ne pas laisser paraître mes émotions personnelles. Surtout depuis ces épouvantables réseaux sociaux, où tout n’est qu’émotion et exagération. Il faut s’indigner, prendre partie, émettre un avis, juger, encenser, condamner… Tout ce que, précisément, je ne pouvais et ne devais pas faire.

– C’est là que vous avez été remarquable. Vous donniez un exemple de maîtrise de soi, de sagesse, de raison. Vous avez contribué à ce que l’on ne tombe pas dans le chaos le plus complet.

– J’ai retardé la fin d’une civilisation de quelques années, tout au plus.

– Alors, vos souvenirs marquants, quels sont-ils ?

– Oh, vous les connaissez, puisque vous avez eu la bonté de les partager avec moi.

– Mais encore ?

– Eh bien, les débuts n’ont pas été simples. L’abdication de mon oncle en raison de son mariage avec une Américaine divorcée, Papa qui devint roi quand j’avais 10 ans, et moi qui du coup devenais l’héritière du trône britannique…

– N’était-ce pas exaltant ?

– Bien sûr. C’était un privilège exorbitant. Mais enfin, vous connaissez mon caractère ; les sunlights ne m’ont jamais attirée, le pouvoir non plus. Que d’angoisses. Je ne m’appartenais plus. J’étais protégée, guidée, observée. Je n’ai pas eu d’adolescence, pas de jeunesse. Passons. Heureusement, vous êtes arrivé, Monsieur le Duc d’Édimbourg, et nous avons eu la chance de nous apprécier. 

– Heureux de vous l’entendre dire.

– Ne versez pas dans le larmoyant, s’il vous plait. Quand Papa est mort, j’avais 25 ans. Et je suis devenue reine. J’avais eu 15 ans pour me préparer, mais tout de même, j’étais bien jeune. 

– Il a fallu attendre 16 mois avant de pouvoir vous couronner, mais cette première cérémonie en mondiovision…

– Que Sir Winston ne voulait pas…

– C’est vrai. En tout cas, cette cérémonie vous a imposée comme une souveraine incontestable.

– J’avais pourtant tout à prouver. 

– J’ai souvenance que, les premières années, nous avons beaucoup voyagé…

– Eh oui, l’Empire… Le Commonwealth, pardon. Qui n’était composé que de 9 pays à mon arrivée. C’était avant les indépendances africaines. Il me semblait qu’il fallait aller à la rencontre à la fois des chefs de gouvernement et des peuples qui le composaient. 

– Vous avez été remarquable. S’inviter à danser avec le président du Ghana en 1961 pour ne pas qu’il bascule tout à fait du côté de l’U.R.S.S., il fallait oser. Vous avez osé.

– C’était drôle…

– Si on veut…

– Et puis il y eut les indépendances, c’était le sens de l’histoire. Nous nous sommes mieux comportés que les Français. Même en Inde. Le Commonwealth a survécu, ce qui n’en finit pas de m’étonner. 56 États en libre association aujourd’hui, dont 36 sont des républiques. 

– Et 5 ont un autre souverain que vous !

– Donc 15 me reconnaissaient encore comme leur reine. L’Australie par exemple. N’est-ce pas surprenant ? Bon, nous avons dû faire des concessions, comme le rapatriement de la constitution du Canada ou la dévolution du pouvoir au Royaume-Uni, mais le Commonwealth a tenu.

– Vous avez excellé dans l’art de concéder. Pour ne pas céder. Comment s’appelle cet historien israélien, l’auteur d’Homo Sapiens et Homo Deus

– Yuval Noah Harari.

– Harari, c’est ça. Eh bien Harari montre bien que le monde tient grâce aux fictions. Le dollar, c’est une fiction. Le jour où l’on ne croit plus que ce bout de papier a de la valeur, le système économique mondial s’effondre. Une nation, c’est une fiction. Dieu, c’est une fiction.

– Mon cher, vous devriez vous abstenir d’une telle remarque en ce lieu.

– C’est vrai, pardon. Eh bien, le Commonwealth, c’est une fiction. Mais qui marche.

– Comme la reine d’Angleterre. 

– En quelque sorte. Bon. Ensuite !…

– Vous êtes agaçant…

– C’est que je ne vous ai pas eue près de moi depuis 16 mois. 

– Mais nous avons le temps, maintenant, non ?

– Sait-on jamais ? L’endroit est un peu mystérieux. Continuez, je vous prie.

Elizabeth tendit son verre, signifiant qu’elle ne poursuivrait pas sans un breuvage approprié.

– En 1981, vous vous en souvenez, on a failli me tuer. Par deux fois. Une fois le 13 juin lors du salut aux couleurs…

– 6 coups de feu alors que vous paradiez à cheval ! Et vous n’êtes même pas tombée…

– C’était des balles à blanc.

– Vous ne le saviez pas.

– La deuxième fois le 14 octobre en Nouvelle-Zélande. Là, le fusil était chargé. Mais le jeune homme était mauvais tireur. Bref, j’ai pris conscience d’une violence qui montait, de ma fragilité aussi. J’avais 55 ans… Mais ce n’était rien par rapport à ce qui allait suivre…

– Je crois percevoir ce qui va venir.

– 1992, bien sûr. L’annus horribilis. Nos enfants. 3 divorces sur 4 mariages, et surtout les calomnies et les scandales associés. Andrew et Sarah, Anne et Mark, Charles et Diana. Et puis des petites misères. À Dresde, en Allemagne on m’a jeté des œufs pourris au visage. John Major, Premier Ministre, nous humilia en réduisant notre liste civile et en nous obligeant à payer des impôts. Comme si nous abusions des biens de la Couronne… Et, comme un symbole de cette année maudite, l’incendie du château de Windsor… La mort de Diana a eu lieu 5 ans plus tard, pourtant je l’associe à cette sale période. La rupture avec Charles, ses accusations, ses liaisons… Que ce fut difficile… Vous vous souvenez ?…

– Bien sûr… Aurions-nous dû laisser Charles aller au bout de son amour de jeunesse avec Camilla ?

– Nous n’avons pas fait grand-chose pour l’en empêcher.

– Un peu quand même… Nous aurions alors évité Diana. Quel personnage, en même temps !… Quelle histoire !… 

– Oh, vous étiez séduit, vous aussi…

– Encore une fois, comment ne pas l’être ?…

– Le seul homme au monde qui n’a pas été amoureux de Diana fut son mari ! N’est-ce pas étonnant ?

– Étonnant, en effet. Ou très banal… D’autant qu’elle était amoureuse, au début tout au moins. Mais au moment de sa mort, Diana n’était, par sa volonté, plus membre de la famille royale. Il était donc logique que l’on ne prévoie pas de funérailles royales, que l’on ne mette pas le drapeau en berne… Mais voilà, l’opinion a été la plus forte. C’était pourtant avant internet…

– Il ne s’est passé que 5 jours entre le décès de Diana, le 31 août au soir dans ce tunnel de Paris, et mon allocution du 5 septembre. Pourtant, on m’a reproché mon silence, mon manque de cœur. L’immédiateté déjà, la primeur à l’émotion, le court terme, l’absence de hiérarchie et de priorités…  

– Les adultes sont devenus des enfants…

– Oui. Des irresponsables… Bref, avec l’aide de ce bon Tony Blair, j’ai su trouver les mots et la manière.

– Vous avez été très bien, une fois de plus. Face à une concurrente de classe exceptionnelle, vous êtes restée vous-même. Et regardez : votre popularité n’a cessé de croître depuis.

– Notre famille s’est un peu mieux conduite, peut-être. Même s’il y a eu, tout récemment, le départ de Harry et Meghan, et cette interview à la télévision américaine. Ce n’est pas tant les propos blessants sur les contraintes de la monarchie que de les voir se ridiculiser en crachant dans la soupe qui m’a fait mal. Que voulaient-ils : jouir à la fois des avantages et de la popularité sans aucune contrainte en termes d’étiquette ou de comportement ? Le beurre et l’argent du beurre ? Comme s’ils découvraient cela… Meghan s’est mariée en connaissance de cause, elle ne peut pas dire qu’on ne l’a pas prévenue qu’une vie de princesse comportait aussi quelques contraintes. À cet égard, Kate est remarquable. 

– Si vous aviez lu les journaux depuis hier, vous auriez vu que Harry continue à louer la « relation spéciale » qu’il entretenait avec sa grand-mère. 

– Tant mieux. Cela me réconforte.

Elizabeth but une nouvelle gorgée de whisky.

– On est loin de nos tourbes écossaises, dit-elle en contemplant le fond de son verre, mais je m’y ferai.

– Et d’un point de vue plus politique, quels épisodes marquants vous viennent en tête, là, maintenant ?

La reine morte prit une respiration. 

– Il y en a beaucoup. La guerre des Malouines, peut-être, en 1982.

– Parce que notre fils était engagé.

– C’est vrai. Cela ajoutait à l’inquiétude. Mais il fallait le faire. Et nous l’avons bien fait. Il me semble aussi ne pas avoir été trop en décalage avec l’Afrique du Sud, dans le rôle, limité par nature, que nous avons joué pour mettre fin à l’apartheid et pour réintégrer le pays dans le concert des nations.

– Mandela, quel type…

– Et puis il y eut le voyage en Irlande en 2011. Première visite d’un souverain britannique depuis l’indépendance de 1921. J’avais mon oncle en mémoire, Lord Mountbatten, assassiné par les républicains irlandais en 1979.

– Votre dépôt de gerbe au Jardin du souvenir de Dublin, qui honore ceux qui vous ont combattue, c’était très fort.

– Je crois qu’il le fallait. D’ailleurs, ça n’a pas été trop mal depuis, entre l’Angleterre et l’Irlande, même si cet affreux Brexit est venu tout remettre en cause en créant une nouvelle frontière entre les deux Irlande.

– Connerie…

– Oui… Mon souci maintenant, c’est Charles. Il arrive dans un monde violent, instable, peuplé d’individus abrutis par les écrans et de tyrans affreux. Comment peut-il s’en sortir ? Il a 73 ans… Commencer son règne à cet âge, ce ne sera pas simple. J’en avais conscience, mais…

– Vous avez bien fait de ne pas abdiquer. Il fallait aller jusqu’au bout. C’est dans la logique de la monarchie. 

– Mais du coup, il n’a jamais pu s’imposer. Il a toujours été au second plan. Les Britanniques, sans parler des autres, l’accepteront-ils comme chef ? Comme leader ? Il est parfois un peu gauche, il faut le reconnaître. 

– Il est… Anglais. Je crois, ma chère, que comme les Français, mais d’une manière très différente d’eux, nous sommes inadaptés au monde actuel. Notre temps est fini. Nous serons bientôt engloutis. 

– Vous y allez fort…

– Les chiffres, la démographie, la jeunesse qui est ailleurs, nos paresses et nos faiblesses… Les faits sont là.

– Et la force de la fiction ? Que vous rappeliez à juste titre ? L’Angleterre a inventé le commerce, la démocratie moderne, le libéralisme, les toilettes, le steak, la vapeur et le chemin de fer, le sport (disons 80 % d’entre eux), le téléphone, la mode, la musique, la télévision, l’intelligence artificielle, la langue mondiale… 

– Ce n’est pas rien, vous avez raison. Puisse notre capacité d’innovation continuer à opérer. Quoi qu’il en soit, vous aurez fait de votre mieux. Je ne sais plus quel journaliste a dit hier que les souverains britanniques qui avaient été le plus aimés sont ceux qui n’auraient pas dû régner ; pour vous en tout cas, cela a été vrai.

La reine prit la dernière gorgée du mauvais whisky offert par le tout-puissant et posa son verre sur le plateau.

– Si nous allions nous coucher ?

– Mais ma pauvre amie, c’est impossible. Il n’y a plus de jour et de nuit, et vous n’avez plus besoin de vous reposer.

– Ah… Mais que va-t-on faire, alors ?

– Regarder le monde…

– Oh… J’en ai un peu assez, du monde, pour tout vous dire.

– Je le comprends fort bien.

– Alors quoi ?

– Alors, il reste la zenitude. 

– La zenitude ?

– Le rien, le néant. C’est un coup à prendre.

– Je ne suis pas sûre de m’y faire.

– Il le faudra.

– Le devoir toujours… La dignité…

– Vous serez parfaite. Et, si vous l’acceptez, je resterai près de vous.

13 commentaires

    1. Grossièretés ? Il me semblait les avoir évitées pour rester « royal et british » comme tu l’écris justement. Le « connerie » de Philip à propos du Brexit ? Ce petit écart voulait montrer qu’en couple et en privé ces augustes personnages ont aussi leur franc-parler, surtout avec une carafe de whisky à portée.
      Malgré le, ou à cause du, « brother-in-law », je poserai bien une question, celle du titre de la nouvelle du 26 août. Mais le doute est pas mal aussi. Merci en tout cas de ta contribution.

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  1. Un régal ce dialogue ! Et soulevant les bonnes questions ! On dirait que tu as vécu en Angleterre pour lui rendre si bien hommage ! J’aimerais y être en ce moment pour palper l’émotion collective.

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